Alors que les réformes fiscales et immobilières rythment l’agenda de la fin 2025, plusieurs mesures clés bouleversent la gestion patrimoniale des Français. L’extension de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) à certains contrats d’assurance vie, notamment les fonds en euros, relance le débat sur la fiscalité des placements financiers et leur rôle dans l’économie productive. Parallèlement, la prolongation du doublement du déficit foncier jusqu’en 2027 offre un levier supplémentaire pour inciter les propriétaires à entreprendre des travaux d’amélioration énergétique, un enjeu crucial dans la transition écologique. Sur le front du logement social, la proposition de mettre fin à l’attribution à vie des HLM promet de réinventer le parc social pour en assurer une meilleure rotation et dynamiser le marché. Ce condensé d’actualité témoigne d’un contexte économique en pleine mutation, où durabilité, fiscalité et investissement s’entrelacent pour redéfinir les priorités nationales.
Les nouvelles règles fiscales de l’IFI en 2026 : assurance vie et immobilier au cœur des débats
L’année 2026 marque un tournant dans la fiscalité française avec la refonte de l’Impôt sur la Fortune Immobilière. Introduit en 2018 pour remplacer l’ISF, cet impôt s’élargit désormais à certains produits d’assurance vie, en particulier les fonds en euros jugés “improductifs” au regard de l’économie.
Les fonds en euros, longtemps perçus comme des placements sûrs mais passifs, attirent l’attention des législateurs. Leur inclusion dans l’assiette de l’IFI traduit la volonté d’orienter davantage l’épargne vers des actifs favorisant la croissance économique et la transition énergétique. Cependant, cette mesure soulève des interrogations quant à son application pratique, surtout pour les contrats d’assurance vie mixtes, combinant fonds en euros et unités de compte.
Exemple concret : Monsieur Dupont détient un contrat d’assurance vie investi à 60 % en fonds en euros et 40 % en unités de compte immobilières. Sous la nouvelle réglementation, seule la part en fonds en euros sera assujettie à l’IFI, ce qui complexifie les calculs de valorisation et nécessite une vigilance accrue dans la gestion patrimoniale.
Les assureurs, de leur côté, dénoncent une mesure qui pourrait freiner l’attractivité de l’assurance vie, produit phare de l’épargne française, tout en rappelant son rôle clé dans le financement des dettes publiques et des actifs verts. Cette réforme invite donc les épargnants et les professionnels à repenser leur approche d’investissement, en intégrant des critères de finance responsable et d’impact.
| Type de contrat | Part soumise à l’IFI (2026) | Conséquences fiscales |
|---|---|---|
| Fonds en euros uniquement | 100 % | Imposition complète au titre de l’IFI |
| Mixte (fonds en euros + unités de compte) | Part fonds en euros uniquement | IFI calculé sur la fraction “immobilisée” |
| Unités de compte uniquement | Exclusion de l’IFI (hors immobilier) | Pas d’imposition dans la base IFI |
Ainsi, la fiscalité de l’assurance vie s’inscrit dans un paysage où la recherche de durabilité tend à devenir un critère déterminant. Le rôle de la transition énergétique et des investissements solidaires amplifie cette dynamique, invitant à une vigilance renforcée sur les conséquences fiscales liées à ses placements.
Doublement du déficit foncier : un coup de pouce prolongé pour la rénovation énergétique
Dans la perspective d’une économie plus verte, le législateur a décidé de prolonger jusqu’à fin 2027 le doublement du plafond du déficit foncier pour les travaux améliorant la performance énergétique des logements. Cette mesure concerne les propriétaires bailleurs qui engagent des dépenses dans la rénovation durable de leurs biens immobiliers.
Le déficit foncier permet d’imputer sur le revenu global certaines charges liées à l’entretien, réparation ou amélioration d’un logement loué, dans la limite d’un plafond annuel. Jusqu’à présent fixé à 10 700 euros, ce plafond est désormais doublé à 21 400 euros lorsque les travaux ont un impact positif sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) du logement.
Il s’agit d’une incitation forte qui répond à plusieurs enjeux :
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : En encourageant la rénovation énergétique, on limite la consommation d’énergie fossile.
- Valorisation du patrimoine immobilier : Un bien mieux isolé ou équipé de systèmes économes voit sa valeur augmentée.
- Attractivité locative renforcée : Les locataires sont séduits par des logements moins coûteux à chauffer et confortables.
À titre d’exemple, une propriétaire réalise des travaux d’isolation et installe une pompe à chaleur pour un total de 20 000 euros. Grâce au doublement du plafond du déficit foncier, elle peut déduire une partie importante de ces dépenses de ses revenus imposables, allégeant ainsi sa facture fiscale de manière substantielle.
| Type de travaux | Plafond déductible standard | Plafond déductible avec rénovation énergétique | Durée de validité |
|---|---|---|---|
| Travaux classiques (entretien, réparation) | 10 700 € | Non applicable | Permanent |
| Travaux améliorant le DPE | 10 700 € | 21 400 € | Jusqu’au 31 décembre 2027 |
Cette prolongation est aussi un signal aux acteurs de l’immobilier et aux entreprises spécialisées dans la rénovation durable. Elle coïncide avec un contexte où la transition énergétique reste une priorité impérative, promue par les plans gouvernementaux et les exigences européennes.
Réforme du logement social : vers un bail modulable pour limiter l’attribution à vie
Le ministre délégué chargé du Logement, Vincent Jeanbrun, a récemment annoncé son intention de revoir en profondeur le modèle du logement social. Depuis des décennies, une particularité du parc HLM est la stabilité quasi absolue des locataires, avec seulement 8 % qui partent chaque année, ce qui limite la fluidité du marché et le renouvellement des bénéficiaires.
Pour pallier cette rigidité, l’idée d’instaurer un bail « 3-6-9 ans » est à l’étude. Le bail de type commercial à durée renouvelable permettrait de :
- Mobiliser plus rapidement les logements : Les logements mieux adaptés aux besoins actuels pourraient être redistribués plus facilement.
- Adapter les loyers : Une réévaluation régulière de la part du bailleur garantirait une meilleure adéquation avec les marchés locaux et les coûts d’entretien.
- Favoriser une rotation dynamique : Ce mécanisme éviterait les situations de blocage et les attributions à vie qui freinent l’accès aux nouveaux demandeurs.
Toutefois, cette réforme suscite des débats, notamment autour du risque d’insécurité pour les locataires et de la préservation d’un accès durable à un logement abordable. Le sujet soulève la nécessité d’un équilibre subtil entre durabilité sociale et efficience économique.
| Aspect | Situation actuelle | Proposition de réforme | Implications |
|---|---|---|---|
| Durée du bail | Attribution à vie (bail renouvelable tacitement) | Bail 3-6-9 ans renouvelable | Plus de flexibilité, meilleure adaptation |
| Gestion des loyers | Loyer souvent figé, ajustements limités | Réévaluation périodique | Alignement sur le marché et charges réelles |
| Rotation locative | Faible, 8 % de mobilité annuelle | Augmentation attendue | Meilleure accessibilité pour nouveaux demandeurs |
Au cœur de cette réforme, la volonté de renforcer la durabilité sociale du logement, tout en adaptant la gestion du parc à une réalité économique complexe et en évolution.
L’assurance vie comme levier de finance responsable et transition énergétique
Au-delà des enjeux fiscaux, l’assurance vie devient un outil stratégique pour impulser la finance responsable. La montée en puissance des labels ISR (Investissement Socialement Responsable) et les attentes croissantes des épargnants poussent les assureurs à intégrer davantage de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la composition des fonds proposés.
Cette évolution s’inscrit dans une logique de durabilité plus large, associant rendement financier et impact positif sur la société. Par exemple, certains contrats orientent une part significative des actifs vers des projets d’énergies renouvelables, d’infrastructures durables ou de logements sociaux innovants.
Parmi les avancées notables :
- Augmentation de la part des fonds euros verts, qui investissent dans des OAT vertes françaises, un secteur en pleine croissance avec plus de 60 milliards d’euros émis récemment.
- Développement de produits mixtes combinant unités de compte et support garanti favorisant la transition énergétique.
- Renforcement des exigences de transparence et de mesure d’impact pour convaincre les épargnants de la réelle contribution de leurs placements à la durabilité.
Cette tendance s’accompagne d’un défi majeur :
- L’information et la formation des assurés sont essentielles pour permettre une compréhension claire des enjeux et des mécanismes.
- La preuve de l’impact environnemental et social nécessite des outils précis et fiables, autant pour les gestionnaires que pour les souscripteurs.
Dans cet écosystème, la synergie entre fiscalité incitative, finance responsable et transition énergétique dessine une nouvelle trajectoire pour l’épargne française, faisant de l’assurance vie un vecteur d’avenir.
Investissements massifs post-sommet Choose France : 9 milliards d’euros injectés dans l’économie locale
Le récent sommet « Choose France » a mis en lumière l’attractivité grandissante de la France pour les investisseurs, avec la promesse de 9 milliards d’euros additionnels injectés dans des projets innovants et durables sur le territoire.
Les secteurs privilégiés incluent :
- Les data centers, pour répondre à la demande exponentielle de capacités numériques, en garantissant une empreinte carbone maîtrisée.
- L’intelligence artificielle, moteur de compétitivité et d’innovation à long terme.
- Les énergies renouvelables, pilier indispensable de la transition énergétique.
Ces investissements traduisent un soutien concret à la modernisation de l’économie, tout en créant des emplois et en favorisant la compétitivité nationale. Ils s’accompagnent de dispositifs incitatifs à destination des entreprises pour encourager la durabilité dans leurs démarches.
| Secteur | Montant investi (en milliards €) | Impact attendu |
|---|---|---|
| Data centers | 3,5 | Capacité énergétique améliorée, réduction des émissions |
| Intelligence artificielle | 2,7 | Innovation technologique, création d’emplois spécialisés |
| Énergies renouvelables | 2,8 | Transition énergétique accélérée, indépendance énergétique |
Ces flux financiers parfaitement intégrés dans l’actu économique posent aussi la question de la gouvernance pour garantir une allocation efficiente et respectueuse des normes environnementales. C’est un défi collectif pour pérenniser ces investissements dans une optique de durabilité.
Questions fréquentes sur l’assurance vie, l’IFI et le logement social
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Comment l’IFI 2026 impacte-t-il mon contrat d’assurance vie ?
Seule la part investie en fonds en euros est désormais prise en compte dans l’assiette de l’IFI. Les unités de compte hors immobilier ne sont pas concernées. -
Quels types de travaux permettent de bénéficier du doublement du déficit foncier ?
Ce sont principalement les travaux améliorant la performance énergétique du logement, validés par une amélioration du DPE. -
Quelles seraient les conséquences d’un bail 3-6-9 ans sur les locataires HLM ?
Ce type de bail renforcerait la souplesse et la rotation des logements, mais soulève des débats sur la sécurité sociale des locataires. -
L’assurance vie peut-elle vraiment financer la transition énergétique ?
Oui, notamment via des fonds euros verts et des unités de compte investies dans des projets durables et responsables. -
Quels secteurs ont bénéficié des investissements annoncés lors du sommet Choose France ?
Les data centers, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables ont été particulièrement soutenus.